Stop au harcèlement scolaire !

7 Nov 2024 | Boîte à outils

Le harcèlement scolaire est un fléau aux conséquences lourdes pour les élèves. Que ce soit en tant que victime, témoin, enseignant(e) ou parent, il ne faut pas prendre ce phénomène à la légère.

En novembre 2023, une enquête de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) réalisée auprès de 21 700 élèves du CE2 à la Terminale a révélé des chiffres préoccupants : parmi les 17 404 réponses analysées, plus de 2 200 élèves affirment craindre de se rendre à l’école à cause d’un ou plusieurs camarades.

Depuis la loi n° 2022-299 du 2 mars 2022, le harcèlement scolaire est un délit en France, qui peut entraîner jusqu’à 10 ans de prison et 150 000€ d’amende en cas de suicide ou de tentative de suicide de la victime.

Plus que jamais, il est temps d’agir ensemble pour protéger nos jeunes !

Ton problème, c’est mon problème.

Stop au harcèlement scolaire !

Comment reconnaître le harcèlement scolaire ?

Le harcèlement scolaire est caractérisé par des comportements négatifs, souvent violents, exercés de manière répétée par un ou plusieurs élèves envers un autre, dans le but de porter atteinte à sa dignité et de créer un environnement intimidant ou humiliant. Ces agressions peuvent être physiques (coups, bousculades), verbales (insultes, menaces) ou non verbales (gestes obscènes, exclusion). Avec les nouvelles technologies, ce phénomène s’étend au cyberharcèlement, touchant les jeunes même en dehors de l’école.

Selon le psychologue Dan Olweus, trois éléments distinguent le harcèlement des autres comportements agressifs :

  1. Le rapport de pouvoir : les harceleurs dominent ou intimident leur victime.
  2. La répétitivité : les agressions se produisent fréquemment.
  3. L’isolement de la victime : souvent isolée, la victime est dans l’incapacité de se défendre seule.

La plupart du temps, les raisons de ce harcèlement reposent sur le rejet de certaines caractéristiques perçues comme « différentes » : apparence physique, genre, orientation sexuelle, handicap, origine sociale ou culturelle, centres d’intérêt, etc.

À côté de cela, le cyberharcèlement, forme numérique du harcèlement, inclut des comportements comme des insultes, des rumeurs en ligne, l’usurpation d’identité, la diffusion de contenus humiliants et le sexting non consenti. Il se manifeste via divers canaux numériques : téléphones, messageries, réseaux sociaux, jeux en ligne, etc., et vise à exposer ou humilier la victime de façon publique et persistante.

Cette vidéo du gouvernement illustre très bien ce qu’est réellement le harcèlement scolaire.

En France, le harcèlement scolaire représente…

2 219 élèves (écoles, collèges et lycées confondus) qui déclarent ressentir de la peur, parfois intense, à l’idée d’aller en cours en raison du comportement d’un ou plusieurs camarades en 2023.

Ce sont 838 élèves directement touchés par le harcèlement, selon l’indice de qualité de vie scolaire du Ministère de l’Éducation nationale. Cet indice, qui se dégrade en fonction du nombre d’agressions répétées, permet de mesurer l’impact du harcèlement sur le bien-être des élèves.

Les atteintes subies sont souvent des rumeurs, des moqueries, voire des insultes (17% des élèves en école primaire, 18% des collégiens et 12% des lycéens) et des agressions physiques (12% des écoliers, 7% au collège et 3% au lycée). Pendant que les garçons ont plus tendance à en arriver aux mains, les filles sont généralement victimes de harcèlement psychologique.

Cela ne s’arrête pas là, puisque les harceleur(se)s ont tendance à récidiver avec 3% des élèves en primaire, 5% des collégiens et 3% des lycéens qui subissent cinq agressions répétées ou plus.

Ces chiffres soulignent l’urgence d’agir pour améliorer la sécurité et le bien-être des élèves en milieu scolaire.

Qu’est-ce que la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire ?

Depuis son lancement en 2015, la Journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire a lieu chaque année le premier jeudi après les vacances de la Toussaint. Elle mobilise écoles, collèges et lycées à travers diverses activités de sensibilisation comme des conférences, des ateliers, des expositions, des jeux de rôles et des présentations d’ouvrages, permettant à chaque établissement de s’engager activement contre le harcèlement.

Cette journée s’inscrit dans le cadre du programme pHARe, conçu pour lutter contre le harcèlement dans tous les établissements scolaires. Elle repose notamment sur la diffusion d’un clip de sensibilisation élaboré avec les lauréats du prix Non au harcèlement, qui est partagé dans les médias et accompagné d’un livret pédagogique destiné aux écoles.

Pour l’année 2024-2025, « Ton problème, c’est mon problème » !

Cette année, ce sont les élèves du collège Émile Guillaumin de Moulins, lauréats du prix Non au harcèlement 2024, qui tournent ce clip. Conçu pour sensibiliser sur l’importance de la solidarité entre élèves, il sera diffusé en format court dans les médias et sur les réseaux sociaux d’une part, et en version longue avec des supports pédagogiques pour les établissements d’autre part.

Ce qu’il ne faut jamais faire, c’est se taire ! – ou agir seul(e)

Il existe plusieurs dispositifs et ressources pour soutenir les victimes de harcèlement scolaire et leurs proches, et sensibiliser l’ensemble de la communauté éducative.

Les numéros d’assistance à appeler

  • 3018 : pour signaler les cas de cyberharcèlement
  • 3020 : dédié au harcèlement scolaire en général

L’association e-Enfance propose également l’application 3018 qui permet de contacter des professionnel(le)s par message, conserver des preuves de harcèlement de manière sécurisée et accéder à un test pour évaluer la situation.

Le programme pHARe du Ministère de l’Éducation nationale

Mis en place progressivement dans tous les établissements depuis 2021, ce programme propose un plan global de prévention et d’intervention face au harcèlement, structuré autour de huit piliers, principalement la formation des équipes éducatives, l’implication des parents et le suivi du climat scolaire. Il inclut :

  • une “équipe ressource” formée et chargée de gérer les cas de harcèlement ;
  • une “équipe programme” pour organiser des sessions d’apprentissage et de prévention du CP à la Terminale ;
  • et des élèves ambassadeur(rice)s formé(e)s pour sensibiliser et aider leurs camarades.

Le programme pHARe, c’est un réseau de 400 référents académiques et départementaux, renforcé par une plateforme en ligne regroupant ressources et outils de suivi pour les établissements scolaires.

Le prix Non au harcèlement est une initiative complémentaire au programme. Il s’agit d’un concours invitant les élèves à s’exprimer par des affiches ou vidéos et qui valorise le rôle des ambassadeur(rice)s dans chaque établissement.

D’autres initiatives existent telles que…

Respect Zone, ONG française spécialisée dans la lutte contre le cyberharcèlement, offrant un soutien juridique aux victimes. Elle intervient également dans les écoles, universités, centres sociaux et culturels, collectivités et entreprises dans le cadre d’actions de sensibilisation, formation et d’ateliers pratiques sur le sujet.

Stop la violence !, un serious game de sensibilisation pour les jeunes, développé par Tralalere proposant aussi un panel de ressources pédagogiques.

Le Réseau Canopé met également à disposition des formations, webinaires, podcasts et outils éducatifs pour aider parents et enseignant(e)s à mieux comprendre et prévenir le harcèlement. Voici quelques références :

Vous souhaitez développer une initiative pédagogique pour lutter, éduquer et/ou accompagner les jeunes, enseignant(e)s et parents face au harcèlement scolaire ?

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